Quelle place pour l’anglais dans notre éducation ?

 In Les langues : un atout pro, Non classé, Pédagogie

Quelle place accorde-t-on réellement à l’anglais dans le système éducatif en France ? Dans un monde professionnel largement mondialisé, l’anglais est devenu incontournable.

Si le français a réussi à garder une certaine influence, héritée de l’ère coloniale, durant les quatre premières décennies de la Communauté Economique Européenne, c’est parce que c’était la langue commune de trois des pays fondateurs : la Belgique, le Luxembourg et la France.

Pour plus de compétitivité

Depuis, l’anglais est devenu largement hégémonique en Europe, pour ne pas dire dans le monde entier. Et ambitionne de l’être dans notre système éducatif. Dès 2008, dans un rapport remis au président de la République, M. Sarkozy, une commission présidée par Jacques Attali préconisait, pour relancer la croissance économique de la France, de « repenser le socle commun des connaissances pour y ajouter le travail en groupe, l’anglais, l’informatique et l’économie ». Pourtant, si on observe attentivement la situation actuelle concernant l’apprentissage initial de l’anglais dans notre pays, on constate plusieurs choses.

Manque de personnels qualifiés et d’heures de réelle pratique

Le niveau des étudiants, même en études supérieures, est souvent déplorable. Pourquoi ? Parce qu’on les a mis trop tardivement au contact de la langue. Et parce que les effectifs surchargés ne posent pas un climat favorable à l’apprentissage d’une langue. Noyé dans une classe bondée, on peut passer toute sa scolarité à éviter de parler anglais !

On aborde l’anglais certes dès l’école primaire, mais le temps consacré est encore très insuffisant pour que cela puisse donner des résultats probants et satisfaisants. De plus, les enseignants du primaire ne se sentent pas toujours à l’aise avec l’enseignement des langues étrangères. En effet, celui-ci requiert des formations et des compétences spécifiques auxquelles ils n’ont pas encore systématiquement accès.

Faute d’expérience et de ressources innovantes, les enseignants français perpétuent souvent une vision stéréotypée de la culture anglosaxonne, avec des sujets folklorisants trop récurrents (Ah, l’english breakfast !), voire dépassés. Et ils ne tiennent pas souvent compte de la pluralité et de la diversité des sociétés anglophones.

Manque de sens et de vision d’ensemble

Parfois, les séquences d’enseignement séparent l’étude pure de la langue du reste de la culture/civilisation, avec parfois deux professeurs dédiés à l’un ou l’autre de ces aspects. Aussi la connexion ne se fait-elle pas naturellement entre les deux.

Comme pour les autres matières, on fait apprendre par cœur et on sanctionne les erreurs. Le pire, c’est quand l’enseignant condamne une prononciation pourtant juste, puis propage de mauvais usages. C’est arrivé à ma fille et à l’un de ses camarades anglophones ! Comment, dès lors, encourager les apprenants à oser s’exprimer ?

Même si tous sont à peu près conscients de son importance, très peu d’établissements scolaires ont pu mettre en place un dispositif afin de faire de l’anglais un véritable enjeu dans la formation des enfants. Bien sûr, il existe des collèges et lycées avec des « sections internationales », où d’autres matières sont dispensées en langue étrangère, mais elles semblent réservées aux enfants d’expatriés, ou du moins déjà bilingues. De toute façon, l’élève de langue maternelle française y serait-il préparé ? Ne serait-ce pas trop tard ?

Le plus tôt est le mieux

Lorsque l’enfant est confronté dès son plus jeune âge à une autre langue que sa langue maternelle, quand on peut le faire « baigner » dedans, il développe une très grande capacité à penser dans les deux langues et à passer de l’une à l’autre sans aucune difficulté. C’est cela le bilinguisme !

Une fois adulte, notre cerveau est déjà formaté à notre langue maternelle et nous avons parfois énormément de peine à accueillir les sons et le fonctionnement d’une autre langue de façon inconditionnelle avec son histoire et sa structure. 

Un grand nombre de parents se soucient de l’avenir de leur(s) enfant(s) quant à l’apprentissage de l’anglais et accueillent avec enthousiasme l’idée qu’il(s) puisse(nt) l’appréhender le plus tôt possible, même avant d’entrer en cours préparatoire. Il s’agit d’exploiter leur(s) capacité(s) à s’imprégner au maximum de tout ce qui est nouveau.

Une nécessaire remise en question

Une langue s’inscrit dans une culture. Cela me semble absurde de les appréhender l’une et l’autre isolément. L’enseignement de l’anglais à l’école va, de toute évidence, se renforcer. Mais bénéficiera-t-il pour autant de moyens à la hauteur de ses ambitions ? Ne va-t-il pas pâtir encore longtemps de pratiques traditionnelles, notamment avec des modèles de manuels obsolètes qui se transmettent très facilement de génération en génération ? Plus l’organisme est grand, plus il lui est difficile de se remettre pleinement en question et de s’ouvrir à de nouvelles choses.

Une voie complémentaire

Face à tous ces constats, en tant que formatrice et maman bilingue anglais, je souhaite, à travers les ateliers d’anglais Homelike Acquisition, mettre à profit mon expérience de la transmission de la langue afin d’apporter aux enfants ce supplément qui fera immanquablement la différence. Proposer d’autres méthodes, une immersion avec d’autres professionnels, pour ancrer profondément les bons usages, tel est mon leitmotiv.

 

 

Suivez-nous donc sur les réseaux sociaux :

https://www.facebook.com/homelikeacquisition/

https://www.instagram.com/homelike_acquisition/

Odile Bonnefoix

Recommended Posts

Leave a Comment